PRÉSENTATION
Les menaces qui s’exercent, à des degrés divers, sur l’État-nation à travers le déclin de ses attributs régaliens, la remise en question de ses frontières par le transnationalisme et les phénomènes de globalisation, remettent-elles inéluctablement en cause le lien qui unit traditionnellement les Juifs à l’État en bouleversant aussi les fondements de leur citoyenneté ? À l’encontre de l’ancienne alliance royale, la démocratie pluraliste s’offre-t-elle, du même coup, comme le cadre le plus sûr de leur existence ? Est-il ainsi préférable qu’ils demeurent loin du pouvoir politique, loin de l’État ? Doivent-ils, dès lors, se tenir au-dedans de la seule société civile même s’ils redoutent, parfois à juste titre, le règne de l’opinion publique avec ses excès, la « face noire de la démocratie », qui laisse s’exprimer librement les opinions les plus radicales ? Le multiculturalisme contemporain parvient-il à préserver la logique pluraliste du modèle démocratique ? L’Europe s’offre-t-elle enfin comme un substitut capable d’assurer leur sécurité ? Comme en témoignent ces multiples interrogations porteuses de tant d’incertitudes, ils se trouvent désormais, les uns et les autres, à la croisée des chemins.
SOMMAIRE
Avant-propos
I. LA QUESTION DE L'ÉTAT
1. De l'Alliance à l'État
2. L'État napoléonien a-t-il été "royal" ?
3. L'empereur et le rabbin
4. La démocratie contre l'État
5. D'un État à l'autre ?
II. LE REJET DE LA NATION
6. "Meurtre rituel" et violences collectives
7. La communion républicaine et ses ennemis
8. Le danger du multiculturalisme
8. Les risques de l'ethnicisation
III. SUR LA SHOAH
10. La "guerre juive"
11. Sur la soumission
EN GUISE DE CONCLUSION
Autour d'Habermas : l'État-nation et l'Europe après Auschwitz