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Format : 15 x 24 cm Nombre de pages : 224
Prix : 32 € Date de parution : 1997
ISBN : 9782718604824
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Céline
Le rappel des oiseaux
Préface de Jean-François Lyotard |
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PRÉSENTATION
« Répétitions, insistance sur un même motif, pathétique, véhémence : rien de bête comme la musique. C’était l’avis de Musil, mais c’est aussi ce que ce livre sur Céline, à sa manière, rappelle. Ce qu’il rappelle à la manière des oiseaux qui s’obstinent, opiniâtres, dans un seul et même ton. Sec (sans durée), décousu (sans liaison). Ton rompu : c’est du temps qui ne passe pas. Du temps “qui ne dit rien”, écrit Lyotard. Qui “ne se synthétise pas en succession”. Qui va, qui vient. Vient de partout, ne va nulle part. Pur et simple ressassement. Éboulé. Émietté. Du temps décomposé en dizaines de dizaines de petits éclats, d’infinitésimales fractions. Combien de sons, à la seconde ? De notes, n’en parlons pas. L’oiseau est sensible aux timbres, aux intonations, aux onomatopées. Mais “bruts”, souligne Michaux. Le claquement du fouet, le grelot du téléphone, la planche que l’on scie, une faux qu’on affûte, la bouteille qu’on débouche : à la bonne heure ! Mais chanter… Quel oiseau s’en soucie ? Aucun “n’a jamais pu attraper du Verdi”. Que clament alors, que réclament de Céline les mille bouches d’ombre qui s’appellent et se répondent, dans le tapage, le vacarme insensé de leur criée d’alarme ? C’est la question que pose le livre que voici. Qui n’est pas tant, on l’aura déjà compris, un livre sur la musique, qu’il n’est un livre sur le manque, le défaut qui l’habite. Le manque qui est sa cause. Sa damnation, peut-être. Sur le son qui geint, qui récrimine, qui veut et qui ne veut pas. Le ronchonnement, la plainte dont aucune mélodie ne saurait adoucir la détresse. – Sur cette voix de silence, dont parle encore Giono, quand des appels stridents que font entendre les oiseaux sur la mer, il écrit que leur bruit continu avait bouché l’oreille de tous les marins, “exactement comme du silence” ». Ph. B.
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