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Format : 12,5 x 21,5 cm Nombre de pages : 144
Prix : 23 € Date de parution : 2003
ISBN : 9782718606088
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Le Temps en ruines
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PRÉSENTATION
L’urbanisme et l’architecture ont toujours parlé de pouvoir et de politique. Leurs formes actuelles, la multiplication des aires de misère, des camps, des sous-produits de l’urbanisation sauvage sous l’entrelacs brillant des autoroutes, des lieux de consommation, des tours et des quartiers d’affaires, des singularités et des images nées de la mise en spectacle du monde, montrent assez la cynique franchise de l’histoire humaine. Ce sont bien nos sociétés que nous avons sous les yeux, sans masques, sans fards. Et qui voudrait savoir ce que l’avenir nous réserve ne devrait pas perdre de vue les terrains à bâtir et les terrains vagues. Ce qui nous retient dans la vue des ruines, même quand l’érudition prétend leur faire dire l’histoire, ou l’artifice d’une mise en son et lumière les transformer en spectacle, c’est leur aptitude à faire sentir le temps (le temps « pur ») sans résumer l’histoire ni l’achever dans l’illusion du savoir ou de la beauté, à prendre ainsi la forme d’une œuvre d’art. L’histoire à venir ne produira plus de ruines. Elle n’en a pas le temps. Sur les décombres nés des affrontements qu’elle ne manquera pas de susciter, des chantiers néanmoins s’ouvriront, et avec eux, qui sait, une chance de bâtir autre chose, de retrouver le sens du temps et, au-delà, peut-être, la conscience de l’histoire. Telle est l’intuition que Marc Augé tente ici de mettre en forme au terme d’un parcours sinueux entre divers sites du monde, diverses œuvres littéraires ou cinématographiques et quelques souvenirs. Chemin faisant, il s’interroge sur le temps et la mémoire, le monde contemporain et l’art, l’architecture et la ville.
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