BIOGRAPHIE
Né en 1923 à Vienne (Autriche), décédé le 22 septembre 2007, pseudonyme de Gérard Horst. Études à l’école d’ingénieurs de l’Université de Lausanne d’où il sort en 1945 avec un diplôme d’ingénieur chimiste. Sa rencontre avec Sartre dès 1946 sera décisive pour sa formation intellectuelle. Il s’installe à Paris en 1949. Il travaillera successivement au Mouvement des Citoyens du Monde, puis comme secrétaire d’un attaché militaire de l’ambassade d’Inde. Il publie ses premiers articles à Paris-Presse sous le pseudonyme de Michel Bosquet. Remarqué par Jean-Jacques Servan-Schreiber, celui-ci l’appellera à l’Express en 1955 comme journaliste économique.
Sa proximité avec Sartre et les sartriens le fera s’orienter vers une approche existentialiste du marxisme. Ses premiers livres, qu’il signe André Gorz,
Le Traître (Le Seuil, 1958),
La Morale de l’histoire (Le Seuil, 1959),
Fondements pour une morale (Galilée, 1977) ont pour particularité d’interroger les mécanismes sociaux sous l’angle du vécu. La question de l’autonomie individuelle est au centre de ses réflexions parce qu’elle est pour lui le moteur et la condition du changement social.
En 1961, il entre au comité de rédaction des
Temps Modernes. On le définit bientôt comme « le chef de file de la tendance dite « italienne » de la nouvelle gauche. » Il publie en 1964, au Seuil,
Stratégie ouvrière et néocapitalisme, critique radicale du capitalisme en même temps qu’analyse des différentes stratégies offertes au mouvement ouvrier.
1968 le rapproche des thèses d’Ivan Illich. L’évolution de sa pensée toujours plus attentive à tout ce qui limite la liberté l’éloigne progressivement des orientations prises par les
Temps Modernes dont il est devenu en 1969 le responsable éditorial. Il démissionnera en 1974. C’est le mensuel écologiste
Le Sauvage qui sera au milieu des années 70 le meilleur relais de ses idées.
Écologie et politique qui paraît en 1975 chez Galilée peut être à juste titre considéré comme le fondateur de l’écologie moderne. Sa critique radicale de la logique capitaliste du consumérisme fera date. Puis c’est en 1980,
Adieux au prolétariat (Galilée
Cartier replica), mise à mort de marxisme et du mythe du prolétariat. Il répondra aux attaques dont il sera l’objet avec L
es Chemins du paradis (Galilée, 1983). Puis ce seront successivement
Métamorphoses du travail. Quête du sens (1988),
Capitalisme, Socialisme, Écologie (1991),
Misère du présent, richesse du possible (1997),
L’Immatériel. Connaissance, valeur et capital (2003), tous titres parus aux éditions Galilée.
En 2006, il publie
Lettre à D. Histoire d’un amour (Galilée) où il exprime avec une sincérité poignante son amour pour sa femme, Dorine, atteinte d’une grave maladie. C’est avec elle qu’ils choisiront de se donner la mort le 22 septembre 2007. Avant de disparaître, il avait préparé la publication d’un recueil d’articles parus sur plus de 30 ans,
Ecologia (Galilée, 2008), ouvrage visionnaire à plus d’un titre sur l’évolution du monde et la destruction du capitalisme par lui-même.